ÉVANGILE
« Père, glorifie ton Fils » (Jn 17, 1b-11a)
Alléluia. Alléluia.
Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur ;
je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira.
Alléluia. (cf. Jn 14, 18 ; 16, 22)
Bien aimés du Seigneur, nous avons fêté jeudi dernier l’Ascension de notre Seigneur Jésus Christ, encore appelé la glorification du Seigneur.
Dans le livre des Actes des Apôtres nous fait savoir que les disciples ont bel et bien vécu cet événement où Jésus s’en est allé au ciel vers son Père et notre Père à nous tous. La scène vécue, ils ont pris la résolution de retourner à Jérusalem et rejoindre ensuite l’étage de la maison pour un temps de prière de dix jours, un bon temps de retraite, de préparation intense dans la prière, avant de recevoir le Défenseur, l’Esprit saint qui leur a été promis pour les soutenir dans leur lourde, délicate et exaltante mission de témoignage de la Bonne Nouvelle. Cet Esprit saint, comme nous le savons bien, jouera un rôle déterminant leur inspirant des gestes à poser et des paroles à prononcer, en boostant leur courage et leurs énergies. En tant que chrétiens, nous devons imiter cette attitude des disciples, en sachant prendre un temps de rencontre avec Dieu qui, seul, peut nous fournir la sagesse nécessaire par rapport à une mission qu’il nous confie, que ce soit au niveau ecclésial qu’au niveau de l’administration publique. Nous devons aussi savoir invoquer le même esprit saint, avant de nous engager dans nos activités. Car, il est là pour nous aider à servir Dieu à travers nos semblables, en nous permettant de bien discerner sa volonté souveraine.
Dans l’extrait de l’Evangile de saint Jean, Jésus, dans sa prière sacerdotale, a prononcé des paroles d’une profondeur indéniable en s’adressant à sont Père qui devrait soutenir les disciples dans leur mission. Nous notons qu’il a parlé de la gloire, de la vie éternelle et de la connaissance de Dieu.
Dans ce monde dans lequel nous vivons, nous savons bien que la recherche de la gloire est inscrite en chacun de nous en tant que personne humaine. Chacun veut l’obtenir par tous les moyens possibles, mêmes les moins orthodoxes ; on veut être reconnu ou avoir de la renommée, de la considération. On peut le voir avec les hommes politiques qui prononcent leurs discours à part au moment où un chef d’Etat s’adresse à la nation. Tout comme dans nos paroisses où on rencontre des personnes qui se croient au-dessus du curé et son équipe. Encore, saint Ignace illustre aussi bien cette réalité en nous relatant ses expériences spirituelles. Il nous fait savoir qu’il a une fois rêvé de la gloire ou de la célébrité au plan humain. C’est en se blessant au siège de Pampelune qu’il est parvenu à une autre gloire, celle qui consiste à se consacrer au service de Dieu à très ses semblables, à travailler pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Ainsi, la seule gloire que nous devons rechercher c’est connaitre Dieu et celui qu’il a envoyé, l’aimer et faire en sorte qu’il soit connu dans le monde. C’était la mission des disciples, et c’est aussi la nôtre aujourd’hui, puisque nous sommes appelés à collaborer à la mission du Christ en tant que baptisés et confirmés. Et c’est par là que nous accéderons au salut ou vie éternelle que nous désirons tous. Qu’entend-on par vie éternelle ?
Concernant la vie éternelle, elle ne saurait commencer après la mort comme le pensent beaucoup, étant donné que Dieu nous manifeste toujours son amour sans limite à tout moment. Il n’a donc pas besoin d’attendre que nous passions de vie à trépas pour nous montrer qu’il nous aime. Même si nous le voyons pas physiquement parlant, notre Dieu n’est pas lointain ; il est toujours avec nous. Pour nous qui sommes chrétiens, la vie éternelle marque ses débuts avec la réception du sacrement de baptême. Cette vie éternelle constitue la vie même de Dieu qui se manifeste à nous par des actions concrètes. Il ne saurait se réduire à une simple connaissance intellectuelle ou livresque, puisque nous vivons de sa vie. Celle-ci devient alors un don gratuit de sa part pour nous, tout comme elle est pardon et grâce. Si Jésus nous dit alors que la vie éternelle consiste à connaitre Dieu et celui qu’il a envoyé, qu’en est-il du fait de réaliser une bonne connaissance de Dieu ?
Bien connaitre une personne nous appelle forcément à faire intervenir tous nos organes de sens et notre affect ; c’est en arrivant à la désirer, à l’aider et nous intéresser à elle que l’on cherche vraiment à le connaitre. Il en est de même de Dieu que nous devons bien approcher, fréquenter régulièrement et tisser avec lui une relation solide et durable.
Prions le Seigneur de nous aider à toujours, comme les disciples, à toujours le rencontrer dans la prière afin de bien nous ressourcer pour un bon accomplissement de sa mission à nous confiée ; qu’il nous aide aussi à bien le connaître, l’aimer et le servir dans nos frères et sœurs, afin d’être glorifier avec la Christ et jouir de la vie éternelle.